Madagascar
Hello,
Si tu t’intéresses au monde de l’humanitaire, cet article est pour toi !
Au fil de ta lecture, tu découvriras deux Bonus qui pourront t’être utiles !
Explication du projet
Durant ma dernière année de Bachelor à la Haute École Pédagogique du Canton de Vaud, j’ai eu la chance de participer à un voyage interculturel à Madagascar. Nous étions un groupe de plusieurs étudiants à partir pour 15 jours en immersion totale dans des familles malgaches. Et la partie cool c’est que dans chaque famille, il y avait un enseignant qui a pu venir à son tour 15 jours en Suisse chez nous !
Clique ici pour voir où se situe Madagascar.
Je pense qu’aucun texte ne peut raconter la sensationnelle aventure que nous avons vécue. C’est une expérience incroyable durant laquelle j’ai passé de grands moments de qualités, de partages, de rencontres, de sourires et d’émotions.
Je vais tenter de t’expliquer au mieux mon quotidien pour que tu te fasses une idée de comment vivent les gens sur place et t’embarquer dans cette rétrospection de mon voyage.
La langue principale de Madagascar est censée être le français, mais malheureusement, trop peu d’enseignants sont assez qualifiés pour l’enseigner. Alors la plupart des personnes continuent de parler le malgache et seulement une petite partie qui a la chance de faire des écoles supérieures apprend le français correctement.
Il faut que tu saches aussi que j’ai vécu dans une région très loin des sites touristiques. Si tu veux partir en vacances à Madagascar tu peux. C’est un pays magnifique qui mérite d’être vu ! Simplement que, pour comme beaucoup d’endroits, la réalité des locaux est à des centaines de kilomètres de ce que les touristes voient du pays. Dans cet article, je ne te parlerais pas des bons plans voyage ou des sites à aller visiter. Je vais te raconter une puissante expérience humaine. Tu vas comprendre pourquoi j’ai appris à vivre grâce à cet échange. Il m’a aussi permis d’apprécier tous les petits bonheurs qui font que la vie est belle.
PS Si le domaine de l’éducation t’intéresse, je te propose un méga bonus « d’enseignants à enseignants » ici. Il y a toute une partie dédiée à l’école sur place et le système scolaire malgache. Pour écrire cet article je me suis basée d’un travail que je devais rendre pour la certification du module qui m’a permis de partir. Je te conseille de lire d’abord cet article en entier pour bien tout comprendre avant d’accéder à ce bonus !
Préparation au voyage
Avant d’expliciter mon expérience sur place, je voulais revenir sur un moment important qui a précédé notre expédition et qui m’a semblé interminable ! C’est la préparation à notre voyage.
Ce projet a pris une énorme place dans ma dernière année académique. Quand on part pour une expédition pareil, il y a beaucoup de choses à planifier et à penser. Bien que j’étais surexcitée à l’idée de partir, une partie de moi très anxieuse persistait. « Est-ce que je suis assez renseignée ? Les vaccins sont-ils à jour ? Comment on va faire pour l’eau potable ? » Tant de questions qui préoccupaient mon esprit et qui faisaient leur apparition à n’importe quel moment de la journée. Étant en pleine période d’examen je t’explique pas comme c’était compliqué pour moi de réviser. Mais bon, j’étais consciente que ça faisait partie du projet et je me disais que ce voyage en soi allait être la récompense de mon travail.
Bref après avoir mis mon carnet de vaccination à jour (je ne suis pas une grande fan des vaccins, j’ai juste fait les hépatites et le rappel du tétanos) et réglé le problème de l’eau potable (je n’ai pas eu besoin de prendre des pastille de purification d’eau car une halte dans un magasin pour acheter des bouteilles d’eau avant d’arriver au village était prévue), il restait la question du matériel scolaire à ramener sur place.
En effet, notre but premier c’était d’amener des ressources pédagogiques pour que les enseignants puissent les réutiliser avec leurs élèves. J’ai donc dû demander à gauche à droite qui avait des livres à me filer pour remplir mes deux valises de 23 kg. Et là, j’ai déjà eu ma première surprise. Tellement de gens se sont portés volontaires pour me donner des choses ! Je fais partie de ces gens qui ont foi en l’humanité et ça m’a rappelé que notre société n’est pas que composée de gens mauvais, mais également de personnes bienveillantes prêtes à aider les plus démunis. Du coup, j’ai carrément dû faire un choix dans ce que je prenais ou pas. Et là tu te dis, euh oui OK et tes habits tu les as mis où ?
Alors mes habits c’était mes « vieux » fringues, ce que je mettais plus et j’ai tout laissé sur place ! Ils ont pris une petite place dans mes valises avec mes affaires perso. C’est dommage d’ailleurs que je n’aie pas filmé le moment où je leur ai donné mes habits, si t’avais vu leur enthousiasme, on aurait dit moi chez Zara pendant les soldes (si matérialiste Auré).
Bon du coup je récapitule, on était deux étudiants suisses par famille malgache chacun de nous avait le droit à deux valises de 23 kg remplies de matériel scolaire et de quelques indispensables plus un bagage à main. (Donc oui je suis rentrée avec deux valises quasi vides.)
Deuxième bonus : Si tu souhaites partir en voyage humanitaire de ton plein gré, je t’ai préparé ici une liste détaillée de tout ce que tu dois préparer pour ton voyage ainsi que les choses indispensables à avoir avec toi !
Vie sur place
Avant de partir, on a formé des binômes et chaque binôme a vécu dans une famille malgache pendant deux semaines.
Ma partenaire (Mégane que tu connais bien si tu me suis sur Instagram @aureliacastel) et moi avons été accueillies chez Adolph, sa femme, deux de leurs filles et quatre enfants (Ranto, Sarobidi, Avotra et Hermine).
Tout de suite, on s’est sentie à l’aise, ils étaient tellement chaleureux. On était tous contents de nous rencontrer, en même temps ça faisait super longtemps qu’on attendait ça. Après ce moment d’accueil, toute la famille nous a fait découvrir fièrement leur village qui s’appelle Ambodinifody.
Au début de notre séjour, lorsque les habitants du village nous voyaient, ils nous appelaient « vasa » ce qui signifie « blancs, étrangers » c’est la même signification que « Gringo » si ça te parle plus. Puis, au fil des jours, ils ont arrêté et nous ont appelés par nos vrais prénoms, on s’est alors senties comme à la maison et adoptées par tous les membres du village. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils voyaient des personnes typées européennes alors ils nous touchaient la peau et le visage.
Pour que tu comprennes bien, je vais t’expliquer une journée type de mon séjour.
Journée type
Le matin, debout 6 h.
Il faut savoir que dans le village, on vit en fonction des heures de soleil. Comme ils n’ont pas l’électricité et que les bougies coûtent cher, on se couche et on se lève comme le soleil.
Une fois que Mégane et moi étions levée, on se préparait pour aller observer et enseigner dans les classes malgaches. On commençait par vider le pot de chambre dehors. À peine on ouvrait la porte de la maison, on se faisait saluer par les habitants du village déjà levés depuis l’aube. Ensuite la maman de la famille nous préparait un bon petit déjeuner. On a eu trop de chance, car nous on avait des crêpes avec des fruits alors que les autres binômes avaient du riz matin, midi et soir.
Départ à 7 h 15 pour l’école jusqu’à 13 h.
Si la journée détaillée du déroulement de la classe d’intéresse, je t’invite à aller voir mon article Bonus ici.
J’observais les enseignantes malgaches donner leurs cours et j’ai pu moi aussi enseigner à plusieurs reprises. C’était tellement enrichissant de voir comment ça se passe à l’école dans le monde !
La « journée » d’école se termine à 13h et on rentrait dans notre famille. Là encore trop de chance, on arrivait à la maison et le repas était déjà servi. Du riz, une salade de tomates ou de carottes, des feuilles de maniocs et du poisson ou des œufs. Super bon !
À 14 h, c’était après-midi jeux avec les enfants du village.
On restait dehors avec les enfants jusqu’à la tombée de la nuit.
On passait notre aprèm à lire des Martines, à jouer au basket, à danser, à chanter, à se promener ! Je te jure je n’avais jamais vu d’enfants aussi heureux et passionnés. Dès qu’ils nous voyaient, ils nous demandaient de lire les mêmes livres et en plus je te rappelle que la plupart ne parlaient pas français. Donc ils ne comprenaient pas grand-chose, mais au fil des jours, certains arrivaient à traduire et on a pu apprendre quelques mots en malgache.
Je me rappelle aussi qu’une fois on se promenait et tout d’un coup les enfants se sont arrêtés et tous ensemble ils se sont mis à chanter une chanson et à danser. Comme je te dis plus haut, je n’ai pas les mots pour décrire ces instants tellement magiques. C’est ce genre de moment de partage, qui te remplit d’une joie immense et qui reste à jamais gravé dans ta mémoire.
Le repas du soir était à 18 h.
Comme la nuit était tombée on mangeait éclairée par une toute petite lampe rechargée par batterie solaire durant la journée. C’était un vrai luxe, car beaucoup n’en ont pas. En attendant que la batterie s’éteigne, on jouait aux cartes avec les enfants de la famille et on recommençait chaque jour ces journées magiques. Bref on a vécu un rêve éveillé.
Visite du Pays
Les quelques derniers jours de notre voyage, on les a passés à visiter plusieurs endroits naturel et culturel du pays. On a pu aller dans une réserve où on a rencontré plein de lémuriens et d’autres bébêtes.
On a aussi pu manger tellement de sortes de fruits différentes. Quand tu goûtes aux vrais fruits tropicaux, tu peux plus manger ceux exportés. Par exemple, je n’achète plus de bananes ou d’ananas chez nous, car je les trouve pas bons.
Ah et la dernière nuit, on a fini dans une boîte de la capitale et franchement je peux mettre cette soirée dans mes tops 10 des meilleures sorties de ma vie. On était les rois de la piste et les musiques malgaches sont vraiment trop enjaillantes. Je te mets ici ma chanson préférée pour que tu puisses entendre du malgache. Tu peux en écouter d’autres car il y a plein de styles différents.
Tu ne dois pas trop comprendre comment j’ai pu aller dans une discothèque alors que dans ma famille je n’avais même pas de lampe. Il faut savoir que certains endroits de Madagascar sont beaucoup plus « modernes » que d’autres. Les routent restent déplorables dans tout le pays et le système d’irrigation aussi. Mais l’électricité courante est fréquente dans les grandes villes. D’ailleurs les Malgaches sont fans de karaoké. On a pu assister à certaines soirées et c’était vraiment cool. Bref il y a des lieux beaucoup plus pauvres que d’autres et plus ou moins développés.
L’accueil chez nous
Je dois avouer que lorsque je me suis inscrite à ce module et que j’ai du annoncer qu’un enseignant malgache viendrait dormir à la maison pendant une semaine, mes parents ont été super retissant. Et je suis loin d’avoir été la seule beaucoup de famille ne voyait que les aspects négatifs comme : devoir faire à manger pour une personne de plus, partager la salle de bain avec un inconnu, et même certains ont dit qu’ils pouvaient avoir des maladies et nous les apporter… J’avais super honte. Comment les personnes les plus proches de moi pouvaient penser comme ça ??? Je trouvais ça égoïste et inhumain. Pour moi, c’était un enrichissement personnel, et une énorme chance pour un étranger de venir découvrir d’autres cultures ! Bien sûr j’ai vraiment insisté comme ont fait aussi d’autres étudiants avec leur famille et mes parents ont accepté de l’accueillir chez nous. Et tu sais quoi, au final ils ont ADORÉ avoir Adolph notre enseignant malgache à la maison. Il était tellement gentil et heureux d’être là. Toujours prêt à aider et enthousiaste à l’idée de découvrir de nouvelles choses.
Je suis tellement triste de voir que notre société à tendance à se faire envahir par les préjugés et arrive difficilement à d’abord voir les aspects positifs des choses qui nous arrive…. Dis-moi en commentaire ce que tu en penses ou si tu as déjà vécu une situation similaire.
Franchement, la partie la plus dure psychologiquement de cet échange ça a été l’accueil chez nous. Tu vois, quand je suis partie à Madagascar, je savais que cette expérience allait être magique et que j’allais apprendre sur moi-même en voyant dans quelles conditions vivent certaines personnes de ce monde. Mais en faite j’avais peur pour la venue d’Adolph. Je me sentais coupable de vivre avec tout ce confort et de lui montrer notre société si matérialiste. J’ai essayé durant tout son séjour de lui faire découvrir un maximum de la Suisse pour qu’il prenne du plaisir et qu’il se sente à l’aise. On a même été au Luna Park et on lui a fait faire des attractions.
Comme Adolph avait fait avec nous à Madagascar, on lui a proposé de goûter des aliments qu’il ne connaissait pas. Je me souviens une fois que ma duettiste avait acheté un énorme gâteau à la fraise pour le dessert et que c’était la première fois qu’il en voyait. Au lieu d’attendre qu’on coupe des parts, il a pris une cuillère et a mangé directement le gâteau. Je trouve ça touchant et à la fois tellement enrichissant de voir que certains petits gestes du quotidien comme couper et partager un gâteau en part certain ne connaissent pas cette pratique.
À l’époque, j’avais bien sûr une classe et Adolph est venu voir comme nous chez lui, comment se passait une journée type à l’école. J’avais appris à mes élèves une chanson en malgache que j’avais moi-même appris à Madagascar. Ils ont chanté la chanson pour accueillir Adolph et il était hyper touché. Par contre, il a pu constater que nos enseignements sont tellement différents. Si ça t’intéresse, j’explique comment ça se passe dans une classe malgache dans l’article Bonus juste ici.
Arrivé à la fin de son séjour, je me demandais vraiment qu’est ce que ça lui avait apporté de voir tout ça, tout ce confort… À part de l’envie et d’être triste de retourner vivre dans les conditions de son pays. Alors PAS DU TOUT DU TOUT !!!! Il nous a dit qu’il nous remerciait de lui avoir fait vivre toutes ces expériences, mais qu’il préférait son village à Madagascar. Il nous a dit « Ici, vous travaillez trop ! Vous êtes tout le temps stressés et vous semblez triste. On dirait que vous avez dû vous forcer à profiter de la vie parce que j’étais là. (C’est vrai que j’étais super en retard sur tout ce que j’avais à faire). Je préfère retourner chez moi reprendre mes activités et profitez de ma famille, de mes amis et faire les choses simples que j’aime et qui sont vraiment importantes pour moi ».
Et là bam deuxième claque. C’est vrai qu’au final on a beaucoup de chance de bénéficier de tout ce confort. Mais à quel prix ? Dis-moi dans le forum ici ce que tu en penses.
Pour Finir
Franchement, je pense que tout le monde devrait avoir la possibilité de faire ce genre de voyage plongé dans une tout autre réalité. On se rend compte qu’il y a tellement de façons de vivre différentes. On peut voir le monde tel qu’il est, beau et riche ou alors s’apitoyer sur son sort et espérer que demain sera meilleur. J’ai tellement évolué sur ma vision des choses, sur la conception de notre société et j’ai appris à finalement vivre plus proche de mes valeurs personnelles et d’être un peu moins matérialiste.
Pour moi, ma vision d’une société parfaite ça serait un entre-deux. Une société intermédiaire. Là-bas, ils n’ont rien et vivent dans des conditions difficiles, mais pourtant ils sont heureux et prônent le partage et la générosité. Alors que chez nous, on a tout le confort et on passe plus de temps à se plaindre et à être égotiste. Dans mon monde idéal, on pourrait simplement commencer par être gentil entre nous. Il faut travailler c’est sur, mais arrêter de voir que les aspects négatifs de ce qui nous arrive. Retrouver les petits bonheurs de la vie et tout faire pour se sentir bien et se développer personnellement en ce concentrant sur nos aspects positifs.
C’est dur et j’y travaille encore, mais finalement je pense que moi, c’est eux que j’envie. Ils m’ont appris à vivre. Comme a très bien dit Adolph, « les gens semblent tristes ». Je veux remercier tous les Malgaches que j’ai rencontrés et leur dire qu’ils resteront à jamais un modèle pour moi. Je te partage le slogan qu’on avait inventé avec les enfants du village pour marquer toute la joie et tous les sourires qu’ils nous ont partagés et donner :
« À Ambodinifody, tout le monde est beau, tout le monde est gentil ! »
Et toi c’est quoi ta vision de la société parfaite ? N’hésite pas à participer au forum dédier à ce sujet en cliquant ici.
N’oublie pas que tu es une personne unique et formidable. Sois gentil et aidant envers ton prochain. Tu mérites le bonheur comme chaque occupant de cette belle planète.
Commentaires (2)
D'enseignants à enseignants – Aurélia Castel
06/01/2021 at 19:09
[…] Retrouve l’article sur mon voyage à Madagascar ici […]
Mes voyages – Aurélia Castel
10/01/2021 at 12:03
[…] Madagascar […]